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Le naufrage

Le 13/05/2021

Le naufrage

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Dans le ciel argenté descend une clarté
Par la lune bleutée quelque peu estompée.
C'est un ange lointain qui, du ciel, alerté,
Vient apporter ici le secours espéré

Au navire perdu, si longtemps ballotté,
Par des forces obscures soudain déchaînées, 
Sur les flots démontés, à présent apaisés,
Tout de noir revêtus par la sombre nuitée.

Ils sont trente étendus sur le Trois-Mâts brisé,
Trente hommes apuisés après la longue lutte
Contre l'onde en furie, Eole courroucé.
Le navire à présent vogue seul et sans but...


Sur l'azur apiasant d'une mer repentante,
Consolée par l'éclat d'un soleil malicieux.
Qui joue sur le visage du jeune Guérante.

Bientôt le petit mousse enfin ouvre le yeux,
Et dans un cri de joie il appelle les Trente :
"Terre !"

Krystyna

 

 

Les passions humaines

Le 12/05/2021

 

Les Passions humaines

 

Pecherie 02

 

Chantre de l’âme humaine, le poète ressent

Plus fortement qu’un autre tous les sentiments

Planant autour de lui, et comme un nouveau-né,

Ces différents courants l’infiltrent, le pénètrent,

Se mêlent en son for intérieur passionné,

Forment un ouragan qui secoue tout son être.

Il en sort affaibli et tout déboussolé,

Et doit se retirer en son lointain désert

Et rejoindre la nuit de l’intériorité,

Fixer dans le lointain un tout nouvel amer,

Enfin réorienter sa barque malmenée,

Et retrouver la paix sur la mer apaisée.

 

Krystyna

 

Sur la digue

Le 10/05/2021

 

Sur la digue

 

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Mes pensées roulent dans ma tête

Comme les vagues sur la digue.

Pour la journée me voici prête,

Mais l’écume il faut que j’endigue.

 

La fraîche brise de la joie

Chante doucement près de moi,

Mais aussi l’entêtant murmure

De l’eau que j’entends dessous moi,

Sous les rochers qui se fissurent.

 

Oui, mais pourquoi ? Oui mais comment ?

Et si jamais ? Et si pourtant ?

Allons, allons, viens te poser,

Sous le soleil viens te chauffer,

Oui, viens ton âme reposer.

Laisse le sac te dorloter

Et le ressac emportera

Avec lui tout ce désarroi.

 

Krystyna

 

Arthur

Le 10/05/2021

 

Arthur 

Henri fantin latour arthur rimbaud 1872

Dément tournoiement

Cercle délirant

Spirale infinie

Complet déploiement

Où tout cela finit ?

Sera-ce au firmament ?

Ou chez le grand dément ?

Il est parti si tôt

Il avait tout écrit

Et moi qui reste ici

Me rappelant de lui

Me rappelant à lui

Lui qui m’a tout appris

Je me sens si petit.

 

Krystyna

 

Les heures de la nuit

Le 10/05/2021

Les heures de la nuit

 

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Certains soirs, quand je veille tard

J'entends le murmur' de la mer

Adoucissant ces jours sévères.

Au loin, là-bas, brille le phare.

Elle vient doucement à moi,

Roulant son écume d'ivoire,

Elle s'éloigne chaque fois

Et se retire dans le noir.

 

Couchée dans mon lit sous le toit

Prolongeant ces heures du soir

Je sens se réveiller en moi

L'âme du poète aux abois.

 

Quand larguerai-je les amarres,

Libérant ces vagues d'espoir,

Ces talents qui en moi sommeillent

Tandis que mon âme encor veille ?

 

Oui, croire en moi, que ne le puis-je

Tandis que tout mon corps s'épuise

Ce souffle semblant me quitter

Et si, pourtant, il m'habitait ?

 

Apaise-toi, mon âme, car

En un jour peut-être prochain,

Ou bien en un lointain matin,

Tu parleras à cœur ouvert.

 

Krystyna

 

Mes chevaux de bois

Le 10/05/2021

Mes chevaux de bois

 

Manege enchante 3

Comment ça,

Ca ne quitte jamais le manège,

Un cheval de bois ?

Et qu’en savez-vous, s’il-vous-plaît,

Monsieur le Sermonneur ?

Savez-vous ce qu’il fait, la nuit,

Tandis que vous dormez ?

Car, avouez-le, il vous arrive encore

De dormir, non ?

Et même de rêver, avouez…

Alors donnez-moi la preuve,

La preuve flagrante,

La preuve formelle,

La preuve absolue,

Oui, la preuve des preuves,

Que ces chevaux-là

Restent vissés

Sur leur socle de fer,

Mes beaux chevaux de bois,

Mes doux chevaux à moi…

Comment ça, on ne peut plonger

Dans un dessin au sol,

Dans un tableau de craie,

Et le faire exister ?

Avez-vous déjà essayé ?

Oui ? Eh bien, Monsieur l’Ergoteur,

C’est que ce tableau-là,

Il n’était pas très vrai,

Et pas bien dessiné,

Tracé avec la tête

Et pas avec le cœur.

Comment ça,

Vous n’avez jamais pris

Le thé sous le plafond ?

Mais d’où sortez-vous donc,

Monsieur l’Extra-terrestre ?

Ah, non, ça ne marche pas

Avec le chocolat

La bière ou la vodka.

Car, voyez-vous,

Monsieur le Sceptique,

Il faut du thé,

Du thé de chez Tiffany,

De Rivoli ou de Bombay.

Pas du Lipton,

J’ai dit : du thé !

Et si malgré cela,

Vous n’atteignez jamais

Le lustre du plafond,

Eh bien, voyez-vous,

Monsieur le Raisonneur,

Le Scientifique, le Penseur,

C’est simplement alors

Que vous ne savez plus rire.

Eh non, vous ne riez plus

A gorge déployée.

Vous riez raisonné,

Vous riez cynique,

Vous riez sous cape,

Vous riez jaune ou noir,

Vous riez Dalton,

Vous riez désabusé,

Vous riez au nez,

Vous pincez le nez,

Vous pincez sans rire,

Mais vous ne riez pas.

Na !

Comment ça,

Des pingouins mignons,

Garçons de café de leur état,

Stylés, élégants, discrets, attentionnés,

Enjoués, guillerets, raffinés,

Dans un jardin anglais,

Sous une tonnelle fleurie,

Petit coin de paradis,

Loin du monde et de ses travers,

Loin du monde qui va de travers,

Loin du monde qui pense de travers,

Comment ça, comment ça,

Ce seraient des dessins animés ?

De vulgaires cartoons ?

Et vous osez proférer,

En me regardant dans les yeux,

De telles énormités ?

Rougissez, pauvre homme,

Rougissez !

Parce que vous croyez donc

Que tous ces moribonds

Déambulant dans les rues grises,

Accrochés à leur téléphone,

Et s’engouffrant dans le métro,

Ou au volant de leur auto,

Abonnés à Télérama,

Et à jour de leur redevance,

Pour y voir la réalité

Que l’on appelle la télé,

Vous croyez vraiment que ces gens

Sont faits de chair, de sang et d’os ?

Non, non, Monsieur, vous divaguez.

Il ne s’agit que d’un navet,

Et qui plus est en noir et blanc,

Qu’on déroule devant vos yeux.

Moi, mes jolis pingouins,

Je les vois sans lunettes,

Voyez-vous, Monsieur le Spectateur ?

Non, vous ne voyez pas.

Vous ne voyez pas mon jardin à moi,

Mon jardin plein de pingouins

De lapins pressés,

De compagnies de lapins bleus,

De Dames de cœur,

D’épouvantails sans cervelle

Mais au grand cœur,

Non, vous ne le voyez pas,

Monsieur de la Société.

Mon jardin anglais,

Mon jardin secret...

Là où l’on ne peut venir

Qu’en rêve,

Là où ne vivent

Que les rêves,

Là où les images sont vraies,

Là où je cache mes mots,

Là où je cache mes vers,

Là où je cache mes rimes,

Là où je cache mes pensées.

Là où l’on parle ma langue,

Mon langage secret,

Celui que je comprends,

Là où les autres mots sont creux.

Là où nul ne peut entrer

Sans y être invité.

Là où j’invite

Ceux qui me sont chers.

Alors, Monsieur le Suborneur,

Mes images,

Mes chevaux de bois,

Mes ramoneurs,

Gardant le rythme

Et la métrique,

Laissez-les moi,

Je vous en prie.

Je n’ai que ça.

Laissez-les moi,

J’vous en supplie.

Car il en va

De ma survie.

Moi, mon jardin,

Il existe bien.

Et mon langage,

Je le comprends

Quand tous les autres

Parlent une langue inconnue,

Respectant des règles étranges,

Accomplissant des rites

Qui me restent étrangers.

Mon langage ne parle pas de guerre,

Il ne parle pas de calculs,

Il ne parle pas de politique,

Il ne parle pas de ballon rond,

Et n’aime pas les jugements.

Du moins je l’espère.

Mon langage parle en images.

Mes images.

Laissez-les moi,

Et ôtez vos pattes de là.

Plongez dans le tableau,

Si vous le voulez.

Mais si vous n’y croyez pas,

Vous ferez un plat,

Vous resterez sur le pas.

Do ré mi fa sol,

Mes vers s’envolent,

Libres ou pas.

Laissez-les moi.

Chantecler

Le 10/05/2021

L'humanité souffre.
Depuis qu'il est sur la terre,
L'homme marche au bord du gouffre.
Croire à la lumière,
Moi je veux encore le faire.
Pour tous ceux qui désespèrent,
Je veux chanter clair.

Krystyna Umiastowska

 

Chantecler 2

 

Confinement

Le 29/03/2020

 

Ce matin, j'ai entendu

Une fleur dire à l'abeille :

On a quand même fini par le mettre en prison,

L'homme, pour ses conneries ?

 

Krystyna Umiastowska

 

Paquerettes 1