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Cornes de brume

 

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Cornes de brume
Dans la nuit brune.
Le vent mugit,
La lune a fui.

Mon cœur se glace.
La vie s’efface.
Mon âme tremble
Dedans mes membres.

 

Des vies trop brèves
Soudain s’achèvent.
Tant d’innocents,
En ces trois  ans.

 

Où s’en vont les ombres fugaces
De tous ces hommes qui trépassent
Parfois sans laisser une trace ?

 

Tous ces gens partis ce matin
Qui dérivent dans le lointain…
 Croiseront-ils notre chemin,
Hanteront-ils nos lendemains ?

 

Où sont partis
Tous ces amis,
Ces inconnus,
Ces âmes nues ?

Dérivent-ils dans le brouillard ?
Reste-t-il un dernier espoir ?
Se sont-ils déjà estompés
De nos mémoires
Dans la nuit noire ?

Notre pays est dans la brume.
Déjà des lueurs s’y allument
Et soudain, défiant l’écume,
Après un hommage posthume,
Se lèvent des flammes d’espoir.
Chacun, maîtrisant sa colère,
A l’édifice, donne sa pierre.
Toi,  poète, prends-en ta part.

Krystyna Umiastowska
(2017)

 

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Au square

 

Lever de soleil 1

Jeux d’enfants,
Pas dansants
Innocents, 
Hésitants, 
Conquérants
Et confiants.

Lentement,
La maman
En chantant
Va berçant
Son enfant :
C’est charmant.

De petits pieds
S’en vont fouler
Le stratifié
Si coloré.

Je me délasse sur le banc,
Me prélasse au soleil levant.
Je profite de cet instant
Pour interrompre un peu le temps.

Courez, sautez, petits enfants !
Laissez-vous lécher par le vent.
Pour vous tous il sera bien temps
De jouer dans la cour des grands.

Krystyna Umiastowska

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Au gui l'an neuf !

 

Rouge gorges sous la neige

Dans le grand sommeil de l’hiver,
Quand s’endort le règne animal,
Quand les sapins seuls restent verts,
Quand le grand froid soudain s’installe,

Une annonce pourtant se fait
Qui rebondit de cime en cime,
L’écho en multiplie les rimes,
Et sur les eaux fait ricochet.

Un an nouveau a vu le jour,
Enfin l’année a refleuri
Au son des cloches de minuit
Est né un chapelet de jours.

Que tous s’embrassent sous le gui,
Et que les cœurs à l’unisson
Se préparent à la moisson
Que le jour promet à la nuit.

Krysyna Umiastowska

 

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Noël endeuillé

 

L'humanité souffre.
Depuis qu'il est sur la terre,
L'homme marche au bord du gouffre.
Croire à la lumière,
Moi je veux encore le faire.
Pour tous ceux qui désespèrent,
Je veux chanter clair.

Krystyna Umiastowska

 

Chantecler

 

 

 

 

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Il neige sur la mer

 

Saintbrevin01

Il neige sur la mer,
Il neige des étoiles,
Il neige autour des voiles
Et sur le quai désert.

Il neige depuis l’aube
Sur le sable doré,
Il neige sur la robe
Des dunes étonnées.


Il neige, et l’univers
Semble coupé en deux
Tout juste en son milieu.
D’un côté, c’est la mer

À la fois bleue et verte
Et de l’autre, la terre,
La terre large offerte
Aux bras blancs de l’hiver.

Il neige sur la mer
Qui s’en moque, éperdue.
Elle rit, toute nue,
Le long du quai désert.

Et l’on dirait vraiment
Que ses vagues endorment
La terre étendue, morne,
Dans son grand manteau blanc.

Maurice Carême

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Chanson pour les petits enfants

 

Capillarité

 

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Monsieur Touffu
A un cheveu.
Un seul. 
Mais alors !
Je n'ai jamais vu
Un cheveu
Aussi
...
Mal coiffé.

Krystyna Umiastowska

 

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Le Paon

 

En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.

Guillaume Apollinaire
 

Glouglou 1

Glouglou le paon, par Krystyna Umiastowska

 

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Automne

 

Automne

Il pleut du soleil
En grappes vermeilles
La saison déploie
Ses perles de soie,
Gouttelettes fines
Sur les aubépines
Le soleil égrène
Des chapelets d'or
Sur les troncs d'ébène, 
Versant ses trésors
Avec profusion.
Il est encore temps,
Faisons provision.

Dans le bois dormant
L'hiver viendra tôt
Prendre son repos.

 

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Le moulin

Moulin 1

 

LE MOULIN DE GUÉRANDE

Le bourg de Batz debout sur les marais
Le Croisic tout au bout du grand trait
Sous les veilleurs, les souvenirs m'attendent
Et l'enfance en moi comme un matin
REFRAIN:
Par-dessus le manteau d'Arlequin
Où les oeillets se fendent sous le sol de Saint-Guénolé
Tournez, tournes les ailes du moulin de Guérande
Sur les grains de mes jours envolés
Sur les grains de mes jours envolés
Chemin de mer pour talus de rochers
Entonnoir de granit écorché
Passaient nos jeux, passaient nos vies gourmandes
Sur le clair sablier de Port-Lin
La mer a fuit l'auge de Saint-Goustan
A l'orée des lents oiseaux distants
Mon père, penché, ramassait des amandes
Des fruits de nacre et des couteaux marins
Sur son balcon allumé de bouquets
Ma grand-mère qui regarde les quais
Et les marais balançant des guirlandes
De bateaux beaux comme des ravins
Des soirs dorés des vieux cars fabuleux
Le soleil dans le pare-brise bleu
Citron brûlant éblouissante offrande
De l'été déjà sur le déclin

Gilles Servat

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Les mots sont des fenêtres

 

Les mots sont des fenetres

 

Le facteur

Le jeune facteur est mort
Il n'avait que dix-sept ans

L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager

C'est lui qui venait chaque jour
Les bras chargés de tous mes mots d'amour
C'est lui qui tenait dans ses mains
La fleur d'amour cueillie dans ton jardin

Il est parti dans le ciel bleu
Comme un oiseau enfin libre et heureux
Et quand son âme l'a quitté
Un rossignol quelque part a chanté

Je t'aime autant que je t'aimais
Mais je ne peux le dire désormais

Il a emporté avec lui
Les derniers mots que je t'avais écrit

Il n'ira plus sur les chemins
Fleuris de roses et de jasmins
Qui mènent jusqu'à ta maison
L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager

Gorges Moustaki

Le facteur, chanté par Moustaki

 

 

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Promenade

 

 

Plateau saint michel 2

J’ai recueilli des fleurs vermeilles
Et j’ai avalé le soleil.
Ivre d’air pur, de chaleur et d’odeurs,
J’ai accueilli l’été et ses douceurs.

 

Krystyna Umiastowska

 

 

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Appel aux poètes

 

A lire ici : Appel aux poètes.

 

Taches d encre 02

 

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Regard fugitif

Jacques prevert

 

Brillant regard fugace
D’une petite fille
En cet instant de grâce
Où ses yeux d’azur brillent.

Oubliant son assiette,
Effleurée par les vers
Que lui chante Prévert,
Sous l’archet du poète,
Son âme soudain vibre.

Quand s’éveille la fibre
Les mots tombent faciles
Sur le  terreau fertile
D’un petit cœur tout neuf.

Tant d’âmes de poètes
Etoufferont dans l’œuf.
Ne laissons pas muette
La flamme qui anime
Ces êtres encore nets
Taillés pour le sublime.

Offrons-leur le trésor
D’une langue affinée,
Afin que brille l’or
D’un regard élevé,
Niché sur le velours
D’un bel écrin de mots
En un monde si lourd
Et qui courbe le dos.

Krystyna Umiastowska

 

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Paris

 

Bouquiniste sur les quais de seine

 

Tu m'as manqué,
Mon vieux Paris,
Paris aimé,
Paris chéri.

Eh oui, tu vois,
Je suis partie,
Au loin, là-bas,
Vers l'Italie.

La Seine coule,
La vie est cool.
Cette lumière
Qui l'eau éclaire,
Les bons vieux quais,
La foule gaie,
Les bouquinistes,
Rien n'y est triste.

Le Luxembourg
Et ses amours,
Les feuilles mortes
Devant les portes,
Plac' Saint Sulpice
Et les délices
De sa fontaine
Chassant la peine,
Vieille Sorbonne,
Là, je m'étonne,
Car au Boul'Mich,
Y a plus qu'des riches :
Quartier Latin,
Plus d'escarpins
Que de bouquins !
Petites rues,
Ces inconnues,
Aux livres rares,
Aux pianos bars,
La Cour d'honneur,
Où j'eus l'honneur
De recevoir
Un vrai savoir,
Musée d'Cluny,
Couleurs qui rient,
Et sa licorne
Porte une corne,
Saint Séverin,
On y est bien,
Sous sa colonne,
Rien ne m'étonne,
Et Notre-Dame
Qui prend notre âme,
La Tour Saint-Jacques,
Age de la fac,
Délires d'ado,
Tout était beau !
Samaritaine,
J'ai de la peine,
Car ce n'est plus
Que page lue
Dans l'Evangile,
Plus dans la ville,
Ce magasin
Qui n'est plus rien.
Rue d'Rivoli,
Le Louvre rit,
La Cour Carrée,
Ca, c'est sacré,
Le Pont des Arts,
Et ses hasards,
Angelina,
Ses tralalas,
Les Tuileries,
L'Orangerie,
Qui a perdu,
J'ai la berlue ?
Tous ses tableaux
Qu'ils étaient beaux !
Musée d'Orsay
Le long du quai
Ah, les voilà,
Ces peintres-là !
Le CFP,
Et ses cours bêtes,
Ces deux années
La rue de Sèvres
Près de Duroc,
Soldat de choc,
Mais les copines
Ne se débinent,
Sont toujours là,
A huit ans d'là !
La rue de Rennes,
Toujours très speed,
Rue Saint-Placide,
Ah, là, je traîne !
Le Bon Marché,
C'est pas donné !
A la Huchette,
J'étais fillette,
J'aimais la danse,
L'était en transe,
J'étais naïve,
Je n'savais pas
Que ça dérive
Au moindre pas !


A l'Odéon,
Il faisait bon,
Dessous les toits,
Vécu trois mois,
Champs-Elysées,
Illuminés,
Et leurs cinés,
Et leurs troquets,
Le parc Monceau
Et ses arceaux,
Et ses allées
Ensoleillées,
Et Saint Gugus,
Quand j'étais puce,
Saint Augustin,
Pardon, grand saint !
Rue de Lisbonne,
En plein automne,
Les grands boul'vards
Et leurs vitrines,
Prêchant la ruine
De ces jobards,
Les Batignolles,
Trop de bagnoles,
Mais des saris,
En soie sertis
De pierreries,
Et des boubous,
Et des froufrous,
Rue Guy Moquet,
Jeunes mariés,
Vingt mètr' carrés,
Mais nid douillet,
La Butte Montmartre,
Pinceaux en martre,
A la Bastille,
Le soleil brille,
Son Arsenal
Et son canal,
Nini peau d'chien,
C'est bien ancien
Quai d'la Râpée,
Faut l'faire à pieds,
Musée Guimet,
Où j'ai aimé,
Où j'ai offert
Mon cœur trop fier,
Feuille de ginkgo,
Brûlant cadeau,
Pont Mirabeau,
Par-dessus l'eau,
Le bel amour,
Qui vit toujours.
Vienne la nuit,
Sur mon Paris,
Sonnent les heures,
L'amour demeure,
Les jours s'en vont,
Nous nous aimons.

Tu m'as manqué,
Mon vieux Paris,
Paris aimé,
Paris chéri.

Eh oui, tu vois,
Je suis partie,
Au loin, là-bas,
Vers l'Italie.

Parc'que, tu vois,
Le seul ennui,
C'est que ta pluie
Nous apitoie,
Et que ton froid
Glace mes doigts !

Je reviendrai
Avant l'hiver,
Je t'aimerai
Tout comme hier.

Krystyna Umiastowska

 

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Blub

Poisson

 

 

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Une vie de chat !

 

Matou sur le toit

Voyez-vous ce chat,
Sa vie de pacha !
"Si j'étais pas chat,
Je n'vivrais pas ça,

Se dit le matou,
Du toit ce p'tit bout,
D'un bond, j'y échoue,
J'étire le cou.

Ces coins de soleil,
Par-dessus la treille,
Je n'ai mon pareil
Pour les dénicher !

L'homme, ce balourd,
Cet être trop lourd,
Resté dans la cour,
Ne peut s'y lover.

Il tremble dans l'ombre,
Dans les recoins sombres.
Je fais le sultan,
Au soleil brûlant."

Krystyna Umiastowska

 

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Le songe d'une nuit d'été

 

Fees

Dansant sous la lune
La petite fée
Chevelure brune
Quelques pas légers
Une frêle plume
Ou un feu follet
Mon regard s'embrume
Elle est envolée !

Krystyna Umiastowska
 

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Promenade ligure

 

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Mes sabots claquent le sol
De la chère vieille ville.
J'entends ci et là, fa sol
A mesure que je file.
Ca, un accord de guitare,
Là, des mots en calabrais,
Le bourg chante encor' si tard.
Combien tout cela est gai !
Dans les ruelles pavées
Qui se font un peu plus sombres
Je rêve de prolonger
Cette course contre l'ombre.
Mais voici notre logis
Près de la rue Mattoni.
Les oreilles en émoi,
Rentrons donc car il fait froid !

Krystyna Umiastowska

 

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